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OpenAI AgentKit : ce qu’on gagne (et ce qu’on perd) face à Zapier, Make et n8n

Par 
Tony et Louise
27/11/2025

Quand on parle d'agents IA, on mélange souvent deux choses très différentes :

  • Concevoir un agent qui traite l'information, qui fait des choix, qui exécute des tâches
  • Le rendre vraiment utilisable par des personnes réelles, dans un contexte réel (sur notre site, en interne, dans un support client, etc.)

Tous les outils du marché peuvent faire un peu du premier : Zapier, Make, n8n, OpenAI AgentKit… ils peuvent tous créer un agent qui fonctionne.

Mais c'est sur le deuxième point que tout change. Et c'est là qu'on voit vraiment la différence entre AgentKit et les autres.

Cet article, c'est pour comprendre concrètement :

  • Ce qu'on gagne en choisissant AgentKit
  • Ce à quoi on renonce
  • Comment ça se compare à la façon de faire de Zapier, Make et n8n

Parce que le choix n'est jamais "quel outil est le meilleur ?" mais plutôt : "Pour nos besoins spécifiques, qu'est-ce qu'on privilégie ?"

Deux philosophies radicalement différentes

Pour comprendre AgentKit, il faut d'abord saisir comment les autres outils pensent les agents.

L'approche "workflow" : partir des automatisations

Zapier, Make et n8n viennent du monde de l'automatisation de tâches. Leur question de départ, c'est :

"Quand quelque chose se passe dans un outil, comment faire automatiquement quelque chose dans un autre ?"

Tout est construit autour de flux enchaînés :

  • Un déclencheur (un formulaire rempli, un paiement reçu, un message arrivé)
  • Des étapes qui s'exécutent dans l'ordre
  • Des conditions qui créent des branches
  • Des sorties (on envoie les données quelque part)

Avec l'arrivée de l'IA, ces outils ont dit : "Et si on mettait de l'IA dans ces flux ?" Maintenant, on peut utiliser un modèle pour interpréter un message, ou avoir un agent qui décide quelle action lancer.

Mais l'architecture mentale reste la même : l'agent est une étape intelligente au milieu d'un flux plus large. C'est un élément du puzzle, pas le point focal.

L'approche "agent d'abord" : AgentKit

AgentKit pose la question différemment. Pas :

"Comment automatiser des flux avec un peu d'IA ?"

mais plutôt :

"Comment concevoir un agent, le tester avec de vrais utilisateurs, et le faire évoluer ?"

Tout est pensé autour de cette idée :

  • Définir précisément ce que l'agent sait faire
  • Lui donner un endroit préparé pour discuter avec les gens
  • Gérer tout l'hébergement et l'infrastructure
  • Évaluer si l'agent fait réellement du bon travail

Le résultat ? L'agent est le point de départ, pas une pièce au milieu d'un puzzle.

Cette différence de philosophie explique ensuite tout le reste.

Ce qu'on gagne vraiment avec AgentKit

Imaginons notre besoin : on veut un agent qui discute avec nos utilisateurs (clients, équipe, communauté) et qui leur rend service. Un agent de support. Un agent d'onboarding. Un agent pour notre communauté.

Une chaîne complète, "prête à l'emploi"

Avec AgentKit, le flux est simple et complet :

  1. On définit l'agent (ce qu'il sait faire, à quoi il a accès)
  2. AgentKit fournit une interface de chat pour le rendre accessible
  3. L'infrastructure d'OpenAI gère l'hébergement et la montée en charge
  4. Des outils intégrés nous permettent de vérifier si l'agent fonctionne bien

Dit autrement : on n'a pas à assembler trois outils pour que quelqu'un puisse parler à notre agent.

Avec Zapier, Make ou n8n, on doit gérer beaucoup plus :

  • Décider les gens vont discuter avec l'agent (site web ? Slack ? WhatsApp ? Un outil interne ?)
  • Connecter ce "lieu" au reste du système
  • Gérer les conversations longues, les historiques, les bugs
  • Configurer l'interface soi-même ou la brancher à un autre outil

C'est faisable. Mais ce n'est pas inclus. On l'assemble soi-même, ce qui prend du temps.

Une interface de conversation vraiment pensée

Zapier propose une interface de chatbot, assez simple mais basique.

Make laisse brancher un agent sur plusieurs canaux, mais sans vraiment penser à l'expérience de conversation.

n8n laisse énormément de liberté, mais presque rien de prêt côté interface de chat.

AgentKit, lui, fournit une interface de chat pensée dès le départ comme le cœur de l'expérience :

  • Pas besoin de concevoir un widget soi-même
  • Pas besoin de chercher un outil pour héberger cette interface
  • Pas besoin de recoder les bases (gestion de l'historique, tours de parole, etc.)

Concrètement, ça permet de :

  • Tester notre agent avec de vrais utilisateurs sans projet technique lourd
  • Démarrer très vite, en interne ou en externe
  • Se concentrer d'abord sur la qualité de l'agent avant les complications techniques

C'est un gain énorme en vitesse et en simplicité.

Un cadre pour évaluer la qualité de l'agent

Avec un scénario d'automatisation classique, on se demande : "Est-ce que chaque étape fonctionne ? Les données vont-elles au bon endroit ?"

Avec un agent, une autre question devient critique :

"Est-ce que les réponses qu'il donne sont assez bonnes pour qu'on lui fasse confiance ?"

C'est fondamentalement différent. Un flux peut s'exécuter parfaitement mais être inutile. Un agent peut donner une bonne réponse 80% du temps, 30% du temps, ou jamais.

AgentKit fournit des outils spécifiques pour évaluer ça :

  • Créer des jeux de tests (benchmark)
  • Rejouer des conversations réelles
  • Comparer deux versions de l'agent
  • Suivre les performances au fil du temps

C'est intégré dans la plateforme. Dans les outils d'automatisation, c'est possible, mais il faut l'inventer soi-même, souvent en dehors de l'outil.

C'est crucial : un agent sans évaluation, c'est un agent qu'on ne peut pas améliorer. AgentKit le comprend et le fait par défaut.

Les renoncements implicites

Mais tout ça a un prix. AgentKit fait des choix clairs que certains adorent, d'autres détestent.

On est verrouillé à OpenAI

AgentKit fonctionne avec OpenAI. Point final. Si Claude (d'Anthropic) devenait soudain meilleur pour notre cas d'usage, on ne pourrait pas basculer facilement. Si Mistral proposait un modèle 10x moins cher, on ne pourrait pas l'utiliser.

À l'inverse, Zapier, Make et surtout n8n acceptent plusieurs fournisseurs d'IA :

  • OpenAI
  • Anthropic (Claude)
  • Google
  • Mistral
  • Et pour n8n, pratiquement n'importe quelle API (y compris des modèles open source)

C'est le compromis classique : plateforme intégrée (comme Apple) versus plateforme ouverte (comme Android). AgentKit c'est Apple. On gagne en fluidité, on perd en liberté.

Concrètement :

  • Si les prix d'OpenAI explosent, on est un peu coincé
  • Si on veut combiner plusieurs modèles selon la tâche, c'est compliqué
  • On suit le calendrier d'OpenAI, pas le nôtre

Pour beaucoup de cas, ce n'est pas un problème. Pour d'autres, c'est fondamental.

Moins de connecteurs "tous prêts"

Zapier et Make ont passé des années (et des millions) pour construire des milliers d'intégrations avec des outils métiers.

n8n s'en sort bien aussi, surtout parce qu'il peut parler à n'importe quelle API.

AgentKit propose des connecteurs, mais beaucoup moins. Si on a besoin de brancher notre agent à 15 outils différents sans faire de code custom… Zapier ou Make sont un meilleur choix.

Mais soyons précis : est-ce vraiment ce qui fait la différence pour un agent de qualité ?

La plupart du temps, un agent vraiment bon vaut mieux qu'un agent moyen connecté à plein d'outils. AgentKit fonctionne mieux quand l'essentiel de la valeur vient de la conversation et du traitement de l'information, avec quelques intégrations bien choisies.

Si on a vraiment besoin de connecter beaucoup d'outils, alors l'approche des outils d'automatisation a plus de sens.

On confie beaucoup à OpenAI

Avec AgentKit, on confie à OpenAI :

  • L'hébergement (notre agent tourne sur leurs serveurs)
  • La montée en charge (si ça devient viral, OpenAI gère)
  • La sécurité technique (certificats, pare-feu, etc.)
  • La facturation (on paye selon leur modèle : tokens, appels, contexte)

Ça simplifie énormément la vie pour les indépendants ou les petites équipes qui ne veulent pas gérer de serveurs.

Mais ça implique aussi :

  • Peu de flexibilité si la facture monte : on ne peut pas "changer de fournisseur de modèle" sans tout rebâtir
  • Impossible d'auto-héberger si on a des données très sensibles
  • On doit accepter les changements de prix et de politique d'OpenAI

À l'inverse :

  • Make a un modèle par "opérations" plus facile à anticiper
  • n8n en auto-hébergement permet d'ajuster finement les coûts

C'est critique si on travaille dans un secteur réglementé (RGPD strict, données très sensibles).

Ce que les autres outils optimisent différemment

Zapier et Make : les maîtres des connexions

Ces outils sont excellents sur :

  • Connecter rapidement plein d'outils différents
  • Construire des scénarios qui reflètent notre réalité métier
  • Suivre ce qui se passe (logs, erreurs, historique détaillé)

L'IA, c'est un bonus ici : elle rend certaines décisions plus intelligentes, elle interprète des messages, elle automatise des réponses.

Ce qu'on gagne :

  • Ajouter de l'IA dans des flux qui existent déjà
  • Exploiter un catalogue d'intégrations imbattable
  • Un langage familier pour construire les scénarios

Ce qu'on gère soi-même :

  • Comment les gens vont vraiment parler à notre agent ?
  • Comment assurer une expérience cohérente sur tous les canaux ?
  • Comment évaluer si l'agent est vraiment fiable ?

Zapier/Make brillent quand on a une stack fragmentée et qu'on veut que tout communique intelligemment.

n8n : le champion du contrôle

n8n pousse le contrôle encore plus loin en permettant l'auto-hébergement. On choisit :

  • Où tournent nos agents (nos serveurs, un cloud qu'on contrôle)
  • Quel modèle utiliser (OpenAI, Anthropic, modèles open source, etc.)
  • Comment configurer la sécurité au détail près

Ce qu'on gagne :

  • Respecter des contraintes fortes (données sensibles, RGPD, secteur réglementé)
  • Ne dépendre d'aucun acteur unique
  • Combiner quasiment n'importe quel modèle et service

Ce qu'on doit gérer :

  • Des compétences en infrastructure
  • Plus de temps pour mettre l'agent devant les utilisateurs
  • Une certaine complexité qu'AgentKit cache derrière sa plateforme

n8n brille quand on veut la souveraineté technique.

La matrice pour se décider

{encadré}

Ce qu'AgentKit est vraiment :

  • Une plateforme complète pour construire, tester et déployer des agents IA. L'agent n'est pas une étape dans un flux. C'est l'élément central.

  • C'est utile quand on veut mettre un agent devant des utilisateurs sans se battre avec l'infrastructure ou l'interface. C'est moins utile quand on a besoin de souveraineté technique ou d'accès à plein d'outils.

{/encadré}

En résumé

AgentKit brille quand on veut mettre un agent devant des utilisateurs rapidement et sans prise de tête. L'infrastructure est gérée. L'interface est prête. Les outils d'évaluation sont intégrés. On peut se concentrer sur ce qui compte vraiment : la qualité des réponses de l'agent.

C'est l'option fluidité. On gagne du temps et de la sérénité. On perd en liberté (un seul fournisseur, moins de connecteurs).

Zapier et Make brillent quand on veut enchâsser de l'IA dans une automatisation complexe, avec plein de connecteurs. L'IA n'est pas l'élément central. C'est un outil au milieu d'un flux plus large. C'est l'option praticité des connecteurs.

n8n brille quand on veut du contrôle maximum : nos données, notre infrastructure, notre choix de modèle. C'est l'option souveraineté. Plus de contrôle, plus de travail.

La vraie erreur : les voir comme des "alternatives" directes. Ce ne sont pas des alternatives. Ce sont des outils pour des problèmes différents.

Commencer par son problème réel, pas par l'outil à la mode.

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